On pensait se retrouver immergés dans un village maya. Finalement, c'est dans un immense jardin que nous avons atterri, dans l'une des cabañas (maison traditionnelle maya), isolés de tout. Aucune salle de bain, un toit en feuille de palmier et des nuits fraiches en compagnie de papillons repérés à la lueur de la bougie. Quant à la douche, elle se prend dans la salle de bain du seul et unique batiment principal, et au seau. Autant dire que nous nous sentons loin de tout.
Si nous sommes ici, c'est pour visiter notre deuxième projet, baptisé "ChakLol". Il nous aura fallu deux jours toutefois pour comprendre de quoi il s'agissait. Deux jours durant lesquels Rommel, responsable du projet, nous aura expliqué son ambition. En réalité, ce projet eco-touristique ne représente qu'un partie d'un projet plus vaste, reposant sur un système de coopérative communautaire qui vise la mise en commun des moyens de production et la redistribution. Leur philosophie étant : "tu m'aides alors je t'aide". Nous toucherons peu à peu du doigt la dimension politique de cet engagement, aux vues des représailles du gouvernement que Rommel a connu, ou de l'opposition au néolibéralisme ambiant.
Assez de théorie, passons à la pratique. Notre première journée aura été consacrée à la visite de membres de la coopérative. Ce qui nous a permis de visiter plusieurs moulins communautaires ou sont préparés les fameuses tortillas (équivalent du pain dans l'alimentation mexicaine). Dans certains d'entre eux, ce sont les habitants qui amènent leur maïs pour se faire faire les tortillas. Ensuite, nous sommes allés dans les coulisses d'une panaderia, ou boulangerie. Ceux qui y travaillent sont très jeunes. Lorsqu'ils ont fini la fabrication, ils vont vendre leur gateaux, palmiers, pains et autres viennoiseries.
Nous avons fini notre tour par un artisan travaillant la calebasse. Ce fruit, une fois vidé de sa pulpe et seché, servait de contenant aux Mayas (gourde, tasse, saladier...). Aujourd'hui, Juan s'en sert pour exercer son art en gravant les calebasses.
Et l'intérêt du tourisme dans tout ça ? Et bien cela dépend. Aujourd'hui, les revenus générés par cette activité sont bien trop faibles, la redistribution est donc quasi inexistante. Dans le cas de l'artisan, c'est différent. L'idée est de faire venir les touristes ici plutot qu ailleurs pour qu'ils achètent des souvenirs (le lieu est en marge de la route touristique). Et pour cela, Rommel ne demande aucune commission. L'esprit de la coopérative c'est l'entraide. A l'avenir, le tourisme doit s'intégrer dans cette philosophie, et générer des revenus.
Notre deuxième journée sera consacrée à la visite d'un site Maya important, Uxmal, en compagnie d'un guide membre de la coopérative. Ce dernier nous aura appris beaucoup sur la culture maya au travers de l'architecture du site.
En résumé, un projet bien différent de Xyaat, mais non moins intéressant qui met en avant differemment la lutte des communautes indigenes pour leur préservation economique, culturelle et sociale.
lundi 18 janvier 2010
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8 commentaires:
Bravo pour les papiers, qui sont vraiment intéressants. Les photos rendent également très bien.
Avez-vous récup' le sac de Cédric?
Des bises. Anne.
Vous avez vu Maya l'abeille ?
Bravo !les reportages sont tres intéressants:)Bisous à tous les deux. Mum &Dad Perrot CP
L'aventure c'est l'aventure,mais vous pouvez nous dire merci pour l'entraînement que vous avez eu en mai dernier avec la salle de bains garage et la douche au seau....bon, c'est vrai il manquait la feuille de palmier mais à part ça!!!! Sommes ravis que tout se passe bien.
Plein de bisous. M & D
J'adore les photos pleines de ciel bleu !!! (Un vrai délice quand on est au fond de la grisaille parisienne...)
Coucou les voyageurs!
contente de voir que tout se passe bien.
Je ne sais pas pourquoi mais cette histoire de sac perdu pour cédric ne m'étonne pas plus que ça.... Allez donc savoir pourquoi!!!
Merci de nous faire partager vos expériences et profitez-en bien!!!
plein de bisous
Leya
Salut les loustics. Cool de voir que vous commencez à être vraiment dans le bain. Pensez quand même à vous prendre en photos avec vos tenues locales. Que disent nos amis mexicains de votre démarche? Vous jouez un peu de musique? Je pense bien à vous.
A vite fait. Biz
Ce qui est intéressant dans ce projet où l'activité touristique ne correspond qu'à une petite part du projet, c'est l'intégration.
Bien sûr, l'échelle est encore petite mais c'est intéressant de comprendre la volonté d'utiliser le tourisme comme un outil d'intégration au développement économique local tout en valorisant les patrimoines locaux (artisanat, culture maya, agriculture, etc.).
Après, je pense qu'il y a encore des difficultés d'ordre organisationnel et promotionnel et... marketing (gros mot!).
Comment faire pour qu'un nombre suffisant de visiteurs découvrent ce lieu, y dépensent un peu d'argent pour soutenir la viabilité économique du projet dans son ensemble sans entrer dans une folklorisation de ces patrimoines?
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