mercredi 22 décembre 2010

Notre première exposition photo !!


Exposition de photographies à l’Antenne Jeunes 9e
du 10 janvier au 10 février 2011

Cette exposition présente 25 photos réalisées par Anne-Gaëlle Perrot et Cédric Duval, lauréats de la bourse « Paris Jeunes Aventures ». Elles sont le fruit d’un voyage de 7 mois en Amérique Latine et en Asie du Sud-Est, durant lequel ces deux photographes amateurs sont partis à la rencontre d’initiatives de Tourisme Durable.

Vernissage en présence des lauréats
le vendredi 21 janvier à 19 h

Accompagnement pour les futurs candidats
le mercredi 26 janvier de 14h à 19h
(dossiers à rendre avant le 1er février)

lundi 4 octobre 2010

La pachamanca en image (en attendant notre web-documentaire)

Petit rappel : De janvier à juillet 2010, nous sommes allés à la rencontre de 17 initiatives de tourisme durable en Amérique Latine et en Asie du Sud-Est. Cela nous a permis de vivre ces projets, d’en mesurer les enjeux, mais surtout d’échanger avec l’ensemble des acteurs impliqués. Soit autant d’informations qui nous ont permis de mieux comprendre les réalités du terrain pour pouvoir la restituer. Sur place, nous en avons profité pour capter ces échanges au travers d’images (vidéos, photos) et de sons. Cette matière première constituera la base du web-documentaire.

Nous voici revenus depuis deux mois maintenant, et notre premier montage a pris forme. Il reste des détails techniques à régler, mais voilà de quoi se faire une idée d'un projet de tourisme durable très intéressant, situé au Pérou. En parallèle nous travaillons sur l’architecture et l’arborescence du web documentaire de même que sur l’élaboration d’un dossier de demande de financement afin de démarcher des partenaires.

N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires. Bon visionnage. 


jeudi 29 juillet 2010

Voilà.... c'est fini...

Après avoir :
traversé 12 pays en 208 jours et 19 vols
ingurgité 46 litres de bière, mais rassurez-vous au moins 420 litres d'eau,
englouti 30 kg de riz,
passé 340 heures dans les bus, soit l'équivalent de 14 jours (sans compter les trains, bateaux, mobylettes, tuk-tuk et betaillères en tout genre),
dormi ou tenté de dormir dans 92 endroits différents,
essuyé à peine 10 jours de pluie, et pris 12 coups de soleil,
decouvert 17 initiatives de tourisme durable,
fait faire seulement 10 lessives (hum hum),
perdu 3 paires de lunettes, 2 chapeaux, 1 clé-usb et trouvé 1 pochette d'appareil photo...
...Il est de temps de refermer la parenthèse enchantée. D'ici quelques heures nous serons de retour en France. Nous ne sommes pas tristes car on a hâte de tous vous retrouver et puis le voyage continue avec la réalisation du web-documentaire qui nous attend!
Merci à tous pour vos messages et votre soutien avant et pendant le voyage.
Il n'y a plus qu'une chose à dire: A très vite!


Au Mexique après une semaine de voyage... on dirait qu'on a 12 ans


Au Chili dans le parc Torres del Paine. Malgré nos parkas, ça caille !!

Au Guatemala, même de loin on vous surveille de près

La Patagonie c'est beau mais c'est loin !
Au Cambodge, on se la joue Indiana Jones
En Indonésie, on a souvent bu a votre santé

mercredi 28 juillet 2010

At least, un écolodge !

 Plus d'une fois, nous avons été tentés de passer la nuit dans un "écolodge". Que ce soit en Amérique Latine ou en Asie, ces bungalows - soit disant respectueux de la nature - pulullent à l'heure actuelle. Mais il ne s'agit bien souvent que d'un argument marketing. Ce sont généralement des chambres luxueuses construites en pleine nature, du coup, c'est très cher, et hors de notre portée. Jusqu'à ce que nous entendions parler du Kingfisher écolodge, situé dans la région de Champassak au sud du Laos. Sur la papier, cet endroit avait de quoi nous attirer, ainsi que des chambres économiques abordables. Nous avons donc tenté l'expérience !

Que dire sur le lieu ? Depuis les bungalows, dispersés le long d'un chemin, nous avons vue sur une plaine humide, où viennent paître les buffles. De magnifiques oiseaux blancs viennent alors se poser sur ces forces de la nature quand ces derniers ne se roulent pas dans l'eau. Quant au batiment principal, tout en bois, il possède une terrasse donnant sur un bassin recouvert de nénuphars. En résumé, un vrai havre de paix.
 
C'est Massimo, un italien marié à une cambodgienne, qui a créé cet endroit il y a 6 ans. C'est un choix de vie pour cet amoureux de la nature. Contrairement à d'autres, il choisit de respecter la nature et de faire le maximum pour préserver l'environnement. Tout est fait à base de materiaux de la région (bambou, bois etc), avec le savoir-faire traditionnel et aucun bois ni plante exotique n'est utilisé. Quant à l'énergie, un partie provient de panneaux solaires situés sur les bungalows. L'énergie solaire sert également à chauffer l'eau grâce à de petits réservoirs situés eux aussi sur les toits. Le jardin ne contient que des essences peu consommatrices d'eau, et le linge est séché dans une petite "serre", malgré l'humidité ambiante. Grâce aux moyens du bord, ils filtrent l'eau pour la rendre potable, ce qui évite de nombreux déplacements en ville pour acheter de l'eau. Enfin, les déchets non recyclables ou compostables sont tous enmmenés jusqu'à une déchetterie et non laissés à l'abandon.
 
Côté environnement, nous avons été convaincus. Mais ce n'est pas tout. Massimo s'investit aussi auprès de la population locale. Ses employés proviennent tous du village, il achète un maximum de denrées aux paysans et il a également financé en grande partie la construction de l'école. En outre, la venue de touristes à l'écolodge a permis d'offrir du travail au éleveurs d'éléphants de la région. Les pachydermes étaient en voie d'extinction, mais les villageois se sont rendus compte que préserver ces animaux leur offrirait un revenu complémentaire. Nous avons ainsi visité un temple à dos d'éléphant, expérience très mouvementée mais inoublibale.
 
Bien sûr, certains points noirs subsistent. Massimo a énormément de mal à recruter des employés pour son lodge. Nombreux sont ceux qui ne sont pas formés et partent à la moindre occasion. Quant aux éléphants, les villageois ne cherchent à les faire se reproduire, car une éléphant enceinte ne travaille pas... Cette vision à court terme risque de mener à la disparition des éléphants dans quelques années. Mais on ne peut que saluer l'entreprise de Massimo, qui, malgré les difficultés est parvenu à créer un "vrai" écolodge accessible aux routards.

mercredi 21 juillet 2010

La vie sur pilotis

Le Cambodge est un pays essentiellement rural. Au cours de nos balades nous avons eu le loisir d'admirer les maisons, en bois pour la grande majorité, installées sur des pilotis. Contrairement à ce que nous pensions, ce système n'a pas pour but de prévenir des inondations mais d'offrir un espace de vie au frais sous la maison pendant la journée. Lors de notre dernier projet de tourisme durable nous avons eu l'occasion de partager le déjeuner d'une famille cambodgienne dans l'une de ces maisons. Généralement il n'y a qu'une ou deux pièces ou l'air circule bien notamment grace au sol en planches de bambou espacées. On mange assis sur le sol en se servant tous à partir du même plat.

Dans une maison traditionnelle
Rasé par les khmers rouges le village a été reconstruit en retrait de la route principale, ce qui est inhabituel. Autre originalité, une association française, Amica, soutient ce village depuis plus d'une dizaine d'années et est à l'origine d'un projet d'ecotourisme. D'un côté des groupes en croisière sur le mékong viennent régulièrement visiter le village. Dans ce cas le revenu généré provient de la vente d'artisanat (tissage du coton et de la soie, vannerie...), un savoir-faire oublié et que l'association a réintroduit pour offrir une ressource complémentaire au village. Une question fait débat aujourd'hui: faut-il faire payer un droit d'entrée à cette centaines de visiteurs par semaine?
D'un autre coté on peut également venir au village de manière indépendante et le visiter ou y faire différentes activités: travail dans les rizières, pêche, randonnée à pieds ou à vélo etc. Malheureusement pour nous nous n'aurons pas fait grand chose car la saison des pluies correspond à une période très chargée pour les paysans, celle du repiquage du riz. Ils ont donc moins de temps à consacrer aux touristes.

Le futur champignonier, dans sa champignonière en cours de construction
Les fonds générés par le projet touristique combinés à des donations et subventions ont permis à Amica de soutenir le village au travers de différentes actions: des cours de langue sont dispensés aux enfants en fin d'après-midi (la moitié des salaires des professeurs est payée par le fond ecotouristique). un réseau d'eau a été créé pour permettre à chaque maison de bénéficier d'un robinet, ce qui est unique dans la région. Pour aider l'une des familles les plus pauvres, l'association a développé un nouveau métier: la culture du champignon, un produit qui se trouve peu et qui se vend pourtant très bien dans la région. Nous avons rencontré le chef de famille qui a déja construit la "champignonière" et qui doit etre formé dans les jours à venir. 

Enfin un projet ambitieux d'accès à l'eau potable (filtration par UV solaires) est également en cours et qui pourrait bénéficier à plus de 10 000 personnes dans la région. A l'heure actuelle il manque 20 000 $ à l'association pour boucler le budget et toutes les donations sont les bienvenues (http://www.amica-web.com/).

En revanche on s'est rendu compte que si l'association partait aujourd'hui, tout le projet eco-touristique péricliterait très vite par manque d'appropriation de la communauté qui reste encore trop passive. Ce qui serait fort dommage car nous avons passé une excellente journée et l'on ne peut que souhaiter succès et longue vie à cette initiative.


vendredi 16 juillet 2010

Village flottant sur le Tonlé Sap

Et si vous deviez "déplacer" votre maison à chaque fois que la Seine ou la Marne partaient en crue ? Dans ce cas, vous auriez un point commun avec de nombreux cambodgiens vivant sur les bords du Tonle Sap, le plus grand lac d'Asie du Sud-Est. Ces derniers habitent des maisons flottantes (quand ce ne sont pas des bateaux flottants), cultivent des potagers flottants, envoient leurs enfants à l'école flottante, et mangent dans des bouibouis flottants. De cette façon, ils peuvent s'adapter aux crues du lac et reculer leur habitation pour rester en contact avec les berges, et ne pas se retrouver au milieu du lac dont la superficie est multipliée par 5 à chaque saison des pluies.

Au cours d'un projet d'écotourisme, nous avons découvert la vie atypique choisie par 500 familles du village flottant Prek Toal, existant depuis au moins 150 ans. D'ailleurs leurs conditions de vie n'ont guère évolué. Leurs maisons sont toujours faites de bois et de bambous, et ils vivent essentiellement de la pêche, ou de l'élevage de crocodile.

Depuis une dizaine d'années, une association baptisée Osmose, developpe plusieurs actions en faveur du village, pour améliorer leurs conditions de vie, tout en les incitant à préserver leur environnement exceptionnel. Les enfants sont les premiers à être sensibilisés à la protection des oeufs d'oiseaux de la région, autrefois récupérés pour être mangés ou vendus. Pour compenser ce manque à gagner, Osmose à initié une activité écotouristique. Les villageois peuvent servir de bateliers pour emmener les touristes dans la réserve ornithologique. En parallèle, à partir des jacynthes d'eau qui pullulent sur les eaux du lac, les femmes tressent des produits d'artisanat qu'elles vendent aux touristes. Repas et hébergement peuvent aussi être assurés.
Si tout y était - belles scènes de vies, environnement naturel magnifique malgré une pollution très présente dans le village - notre reportage fut loin d'être réussi. En théorie, le projet fonctionne, mais en pratique, on a presque rien vu qui permette d'illustrer cette action. En cette saison les oiseaux sont partis, l'activité touristique est donc très réduite et les bateliers sont partis chercher une activité plus rémunératrice. Côté education à l'environnement, aucun cours n'était assuré ce jour là. Quant à l'artisanat, ce n'était pas l'heure, quand nous sommes passés. Résultat des courses, très peu d'images, et aucun témoignages. De quoi être déçu, même si la journée fut très enrichissante.

Nous retiendrons en tout cas la personnalité de Vuth notre guide, veritable pipelette, qui aura passé la journée à nous abreuver d'informations de toute sorte, depuis le sens de la vie, jusqu'à la culture khmer. Derrière ses sourires et ses théories à la Jean-Claude Van Damme, se cache un survivant du régime khmer rouge, fortement marqué par les épreuves subies. Contrairement à d'autres qui ont choisi de garder le silence, lui préfère partager ses souvenirs pour que l'on n'oublie pas cette période noire. C'est ainsi qu'il nous a offert un manuscrit de ses mémoires. Poignant.

lundi 5 juillet 2010

M+6 : un petit parfum d'Asie

Et de 6 ! Un petit pincement au coeur en ce jour, car ce sera notre dernier "M+" du voyage... Mais l'aventure continue. Après l'Indonésie, nous voici au Cambodge, pays très accueillant en dépit de son histoire sombre et dure. Phnom Penh est une capitale plus agréable que ce qu'on imaginait. Larges avenues, circulation modérée pour une grande ville asiatique, et un palais royal somptueux, à l'architecture raffinée.

Cette étape nous a permis d'en apprendre plus sur les années Khmers rouges (1975-1979), pendant lesquelles entre 2 et 3 millions de cambodgiens furent assassinés. Il reste plusieurs lieux de mémoire à travers le pays pour témoigner de ce qui s'est passé. En effet la barbarie a été tellement loin que cela semblerait difficile à croire s'il ne restait de preuves tangibles. Nous avons donc découvert le tristement célèbre S21, lycée français transformé en prison où 14000 cambodgiens (hommes, femmes, enfants) furent emprisonnés, interrogés et torturés. Seuls 7 personnes ont survécu, tous les autres ont été achevés à la campagne à 15 km de la capitale dans le district de Cheung Ek. Ces camps d'extermination, disséminés sur l'ensemble du territoire ont été surnommés "The killing fields". Difficile de comprendre ce qui a pu pousser ce petit groupe à autant de fanatisme et de cruauté envers des gens de son propre peuple.

Aujourd'hui si les dirigeants khmers rouges n'ont toujours pas été jugés, le pays a favorisé la réconciliation et non la chasse au sorcière en ré-intégrant à la société les anciens révolutionnaires. On ne sait pas ce qu'en pensent réellement les uns et les autres, toujours est-il que de notre coté nous sommes frappés par les sourires et la gentillesse des gens.

Vu la chaleur qui règne nous apprécions de découvrir le pays en tuk-tuk et de surprendre de belles scènes de vie: maisons sur pilotis, travail des paysans, familles entières à dos de moto, marchés aux couleurs éclatantes et aux odeurs singulières...

jeudi 1 juillet 2010

Dans les champs d'algues marines

Comment faire son choix parmi les 17 000 iles que compte l'indonésie? Si Java et Sumatra sont les plus peuplées et Bali la plus visitée, il en reste un bon paquet d'autres encore inexplorées, de l'ile paradisiaque au rocher de pierre. De notre coté, nous avons jeté l'encre pour une journée à Ceningan, une petite île coincée entre Lombok et Bali, dont même certains Balinais ignorent l'existence. Avec leurs plages aménagées, leurs resorts et leurs "water sports", ce sont plutot ses deux proches voisines, Lebomgan et Penida qui attirent de plus en plus de touristes. Il y a quelques années, Ceningan aurait pu suivre le même chemin, plusieurs promoteurs voulant carrément acheter l'ile et déplacer ses habitants pour en faire un club de vacances géant. Fort heureusement les villageois s'y sont opposés et ont décidé de monter leur propre projet touristique.

Ceningan se découvre, couleur locale. Pour y aller, on remonte les pantalons et parcourons 20 m dans la mer pour monter dans la barque publique. Sous nos pieds mouillés, une dizaine de poules et des sacs chargés de provisions. 2H plus tard on accoste sur Lembongan où 2 motos taxis déglinguées et conduites par des adolescents nous emmènent sur notre ile via un pont de planches vibrantes. Et là immédiatement une odeur assez désagréable nous saisit. Les mouches pulullent et nos pieds se recouvrent de fourmis. En cause: des montagnes d'algues vertes en train de sécher au soleil tout le long du rivage.

Depuis les années 90, cet organisme constitue la source de revenu principale des villageois. Simple à cultiver mais ne s'épanouissant que dans un eco-système particulier, cette algue est particulièrement prisée des marchés asiatiques (pensez aux rouleaux de maki mais aussi à vos crèmes de jour mesdames!). Leur journée de travail suit le rythme des marées: le matin, à marée haute les familles encordent les jeunes plants. L'après-midi, à marée basse, les villageois se rendent dans leurs "champs" d'où la mer s'est retirée pour planter, désherber, ou récolter cet or vert. Nous les avons observé sans nous lasser pendant un long moment, fascinés par ces scènes de vie.

Le projet touristique, bien rodé, vise à faire découvrir au visiteur les charmes de cette île méconnue (séance de snorkeling qui nous permis de surprendre des étoiles de mer géantes et coucher de soleil sur les falaises) et la vie atypique de ces paysans des mers.

A la différence des précédents projets de tourisme communautaire que l'on a visités, ici l'argent que nous versons est entièrement injecté dans un fonds coopératif qui finance la vie quotidienne de la communauté. Ce n'est pas étonnant car à Bali comme à Ceningan, la société s'organise de manière collective à tous les niveaux et le groupe prime sur l'individuel.

samedi 19 juin 2010

La tortue et les coraux...


Badi, qui s'approche...
Dans sa piscine, Badi la tortue s'approche de nous. A la vue de notre appareil photo, qu'elle prend pour un morceau de poisson, elle s'agite frénétiquement. Nous sommes séduits. Dans les autres bassins, ce sont des bébés tortues qui se baignent. Non, nous ne sommes pas dans un zoo aquatique, mais dans un centre de plongée impliqué dans la protection des tortues de mer.

Tout commence avec Chris, australien et ingénieur de formation, qui se retrouve à Bali dans les années 90, et décide de fonder son centre de plongée sur la côte nord de l'île. C'est alors qu'il croise un villageois sur la plage, s'apprêtant à manger une tortue de mer. Chris l'interroge et décide de lui racheter sa tortue pour sauver cette dernière, tout en permettant au villageois de se nourrir. Cet "acte d'un jour" lui vaudra très vite la visite d'autre villageois ayant entendu parler de l'homme qui rachète les tortues. Très vite, Chris se retrouve avec plusieurs tortues sur les bras....
Chris et les filles du cours de danse balinaise
Pour les villageois, vendre les tortues se révèle en effet plus rentable que de les manger. Cela inspire Chris, qui décide de trouver un moyen d'amorcer un cercle vertueux. Reefseen rachète désormais les oeufs de tortues découverts par les villageois. Quelques semaines après leur éclosion, les tortues sont conservées dans des bassins jusqu'à ce qu'elles soient en âge de voguer par leurs propres moyens, sans craindre les prédateurs. C'est ici qu'intervient le touriste. Soit en visitant le centre de sauvetage, soit en sponsorisant le relachage à la mer d'une tortue. De cette façon, les visiteurs font connaissance avec les tortues et participent à leur préservation. Certaines sont tellement bien dans le centre qu'elle reviennent, tel Badi. Par ailleurs ce projet a permis la sensibilisation des villageois qui ne voient plus uniquement l'avantage économique d'épargner une tortue mais comprennent aussi l'importance de les préserver.

Filles en plein cours de danse
Nous avons pu découvrir sur place d'autres projets tous auto financés, impliquant les communautés et donc le principe est toujours celui du gagnant-gagnant. Des cours de danse traditionnelle balinaise sont ainsi dispensés aux jeunes filles du village, qui donnent régulièrement des spectacles rémunérés. D'un côté la culture régionale est préservée, de l'autre les jeunes filles en retirent un revenu. Enfin, des jeunes sont aussi formés au métier de guide de plongée en contrepartie d'apprendre aussi la "réparation" des récifs coraliens abîmés lors des tempêtes ou par la pêche.
A Pemuteran il existe une dizaine de centres de plongée. Reef Seen est le plus ancien et surtout le seul à se démarquer par ce types d'actions. Par rapport aux autres projets que l'on a fait, celui-ci est le plus facile et le plus proche d'une activité conventionnelle. On y vient pour faire de la plongée, mais de manière plus responsable, tout en soutenant des projets de développement local intelligents. Voyager autrement c'est aussi ça.

mardi 15 juin 2010

Choux blanc a Java

Un des intérêts de venir en Asie après 5 mois en Amérique Latine était pour nous de pouvoir observer les points communs et / ou différences en matière de tourisme durable. Est-ce que les initiatives sont similaires ? Est-ce que chaque continent fait face aux mêmes problèmes? Nous étions donc impatients de visiter un premier projet en Indonésie.

Et tout paraissait bien engagé. Même si nous n'avions identifié aucune initiative sur Java avant de partir - hormis un ecolodge qui s'est révélé beaucoup trop cher pour nous - nos récentes recherches menées à Buenos Aires nous avaient orienté vers une association de défense des animaux. On a vite pris contact avec eux après avoir appris qu'ils faisaient visiter aux touristes des centres de sauvetage. On a reçu illico presto une réponse très positive nous invitant à venir les voir dans l'une des deux villes par lesquelles nous avions prévu de passer. Tout s'enchainaît...

Mais arrivé à Yogyakarta, cela s'est compliqué. Nous n'avions reçu aucun nouveau message de l'asso. Impossible de savoir ou se rendre car nous n'avions pas de contact sur place. Qu'à cela ne tienne, nous avons relancé, espérant nous rattraper à Malang, autre ville possédant un "rescue center". Mais toujours pas de nouvelles. A force d'essais, on parvient enfin à avoir notre contact au bout du fil, qui était en voyage. Il nous oriente alors vers une autre personne sur Malang. Après quelques minutes de conversation avec ce dernier, on apprend que le centre a déménagé, qu'il n'est plus pris en charge par la même association, et donc, qu'il n'y a rien a voir. On se rend à l'évidence, c'est râté.

Le temple de Borobudur
Comme en Amérique Latine, certains projets souffrent d'un manque de communication voire ....d'existence. On a pu remarquer d'autres similitudes, notamment en termes de pression touristique sur les sites incontournables, comme le temple boudhiste de Borobudur. Cet édifice magnifique, où fresques indiennes se succèdent sur plusieurs étages sous l'oeil des bouddhas accroupis, est énormément fréquenté. Sur place, nous en avons constaté les dérives. De nombreux touristes escaladent ainsi les pierres sculptées millénaires pour se prendre en photo, quand ils ne laissent pas leurs déchets par terre. Après tant d'énergie passée à reconstruire ce temple pierre par pierre suite aux divers tremblement de terre, cela est vraiment triste.

Le Mont Bromo fumant
Sinon, que dire de l'Indonésie après 10 jours passés à Java. Tout d'abord les gens sont absolument charmants. Nous sommes souvent accueillis par des "hello" gratuits accompagnés de sourires. C'est très agréable. Un épisode mémorable a été lorsque en passant devant une école, environ 50 élèves nous ont simultanément fait de grands signes en nous hurlant des "hellos" et en s'approchant pour nous taper dans les mains. Véridique! Pour un instant on a eu l'impression d'être des stars... pour un instant seulement.
Java est en perpétuelle activité, de jour comme de nuit. Sur les routes, mobylettes et voitures n'arrêtent pas, et il faut s'éloigner des grands axes pour trouver la sérénité au bord des rizières. Et puis enfin, on mange bien ici !!

Au moment de quitter l'ile principale de l'archipel, on se demande si Bali sera similaire car le tourisme international y est beaucoup plus développé. Réponse au prochain post.

mercredi 9 juin 2010

M+5 : Cap à l'Est

Dans une cantine malaysienne à Jakarta
En ce matin du 4 juin on se réveille à Jakarta, sur l'ile de Java en Indonésie. On a quitté Buenos Aires aux couleurs automnales lundi matin et après 2 longs vols, un survol du pôle sud et une escale de 18h a Sydney on arrive sur un nouveau continent 52h plus tard. Il faut un peu de temps à notre corps et à notre cerveau pour absorber les changements. Langue, odeurs, couleurs et saveurs, tout est différent, un autre voyage commence. Du coup on se dit que c'est peut-être le moment de tirer un premier bilan de notre périple durable en Amérique Latine.

Déja pour un peu mieux donner les contours de ce tourisme, après une dizaine de projets, ce qui nous semble le caractériser c'est essentiellement la simplicité des projets et la volonté de développer une activité touristique complémentaire autour de l'existant et non une nouvelle activité prévue POUR le divertissement du touriste. C'est une différence fondamentale.

Devant le célèbre opéra de Sydney
On ne fera pas le top 5 des projets car ce serait trop difficile et puis sur quelle base donner notre avis autre que "on a aimé, on a pas aimé"?. Par ailleurs nous avons apprécié tous les projets que nous avons visité. Voici donc plutôt quelques réflexions et idées en vrac.

Tout d'abord voyager durable permet bien de voyager différemment. Déja car la plupart des initiatives nous ont permis de nous éloigner des sentiers battus, de faire de belles rencontres ou de decouvrir des endroits, ce qui ne serait jamais arrivé autrement. Par ailleurs, nous avons trouvé chaque expérience véritablement enrichissante humainement et culturellement. Même si les échanges avec les habitants ont parfois été plus limités que ce que l'on espérait, ils nous ont neanmoins toujours permis de mieux appréhender la réalité de leur vie et c'est vraiment l'un des points importants que l'on recherchait.

Face au port de Sydney
En revanche il faut aussi l'avouer, pour le moment le tourisme durable n'est pas encore très développé, il reste un tourisme "militant" avec une marge de progression à atteindre avant de concurrencer véritablement le tourisme "conventionnel":

Tout d'abord, ce n'est pas un mythe, voyager durable il faut le reconnaître revient souvent plus cher. Donc lorsque l'on a un budget "routard" on ne peut pas forcément faire un voyage 100% durable. Il faut faire des choix.

Ensuite, voyager durable n'est pas plus compliqué mais demande de l'organisation, du temps, de la patience. A part quelques initiatives encadrées par des associations ou ONG et très carrées, la plupart est faite à l'initiative de 1 ou 2 personnes qui ont d'autres activités que le tourisme. Ainsi, on ne compte plus les cas où il nous aura fallu contacter 3, 4, 5 fois notre contact avant que notre venue soit "organisée".

Une idée de l'ambiance pendant les festivités du bicentenaire de l'argentine
Enfin ce que l'on a le plus souvent constaté dans l'ensemble des projets c'est un manque de professionnalisme, des approximations dans l'organisation. On s'explique: à plusieurs reprises on s'est retrouvés au milieu de la journée avec un programme d'activités un peu flou, où finalement on fait moins de choses que prévu mais sans savoir pourquoi, ou bien à attendre 1h que notre contact vienne nous chercher. En temps normal si l'on paie un tour à une agence "classique" on se plaindrait au prestataire de ne pas remplir son contrat. Dans le cas d'une initiative on a tendance à se dire "oui bon c'est du tourisme communautaire, ils font ce qu'ils peuvent". Or le risque est de tirer les projets vers le bas si le voyageur baisse son niveau d'exigence et attend moins parce qu'il voyage différemment. Au début nous avions ce type de réaction, on ne disait rien et on pensait juste "bah c'est pas grave, c'est à l'arrache". Car dans un sens on se dit que l'un des points clés de ce tourisme est de ne pas forcément changer son fonctionnement pour le touriste mais au contraire que celui-ci soit intégré à la vie de la communauté, donc on demande moins. Mais attention à ce que ça ne tourne pas à un manque d'exigence paternaliste qui ne leur rend pas service. Car l'objectif de ces communautés est de s'améliorer pour etre plus compétitifs et faire venir plus de touristes. Donc au fur et à mesure on a décidé de faire part de nos commentaires et remarques pour leur permettre d'en tenir compte et cela nous parait plus responsable après coup.

Et au final s'il y a une chose à retenir c'est quand même que nos souvenirs les plus marquants dans les 7 pays d'Amérique latine visités, nous les avons vécu dans ces initiatives. Et ça ça vaut probablement tous les commentaires.

lundi 31 mai 2010

Partie de campagne dans la cordillère blanche




Entre tradition et folklore artificiel, la frontière est souvent mince... C'est pourquoi nous avions un peu peur avant de participer à la Pachamanca, fête péruvienne pratiquée pour célébrer la récolte des pommes de terre. Nous n'avons pas été décus.

Cela s'est déroulé à proximité de Huaraz, dans le village de Vicos, situé au pied de la magnifique cordillère blanche. La veille du grand événement, nous avons été accueillis dans la famille de Pablo, où vivent sa femme et ses deux filles (son fils de 14 ans vit pour sa part à la ville, afin de bénéficier d'un meilleur enseignement). Puis de bon matin, après avoir dégusté des tartines de miel, nous avons vu débarquer une vingtaine de villageois, les uns après les autres, apportant pommes de terre, viande, instruments de musique, et surtout bonne humeur. Sous le soleil, on s'est tous assis sur l'herbe, à discuter et à mâcher de la coca. Puis il a fallu commencer à travailler. Tandis que nous afutions notre caméra et notre appareil photo, les hommes ont commencé à fabriquer un gros four en pierre. De leur côté, les femmes préparait une énorme soupe dans un chaudron fumant.

Environ une heure après, les flammes brûlaient les pierres, et l'heure était à la pause. Pour notre part, nous sommes allés faire une petite balade pour apercevoir le mont Huascaran. De retour chez Pablo, le gazon était recouvert de pommes de terre toutes différentes. Il s'agit là de variétés andines et ancestrales. Pour nous redonner des forces, nous avons tous bu de la soupe. Puis ce fut le moment de "casser" le four, pour y intégrer les pommes de terres et la viande empaquetée dans des feuilles. Pour cela, on fait une couche de pierres chaudes, une couche de pommes de terre, une couche de viande, etc... On recouvre le tout de tas de feuilles, puis de terre. Au final, il ne reste plus qu'un gros talus au milieu du jardin.

Pendant que ça cuisait, on a tous remercié la Pachamama, Terre Mère, au cours d'une cérémonie simple. Les musiciens ont alors joué de la musique, et on s'est de nouveau reposés, sur l'herbe, à boire de la chicha morada. Enfin est venue l'heure de manger. Dans notre assiette, des pommes de terre aux saveurs variées, de la viande marinée et tout ça, dégusté avec les mains !! On s'est régalé. Pour finir cette journée en beauté, nous avons dansé avec nos hôtes dans le jardin. Quelques verres de pisco nous ont aidé à suivre le rythme.

Ce fut, vous vous en doutez, une journée superbe. On avait vraiment l'impression que tous étaient là pour faire la fête entre amis, bien manger et boire, tout en partageant leur traditions avec deux touristes comme nous. Nous avons vraiment été intégrés avec naturel et gentillesse, nous avons joué avec les enfants, plaisanté et échangé avec les adultes. Sachant que ce qu'on a payé pour cette journée participe à un fond de développement pour le village, on était plus que ravi. Une chose est sure, on est pas prêt d'oublier cette Pachamanca !!

dimanche 23 mai 2010

Main dans la main à Lima

Lima est une ville immense, tentaculaire. Le soleil, quant a lui, ne perce que rarement la couche nuageuse et polluée qui recouvre en permanence la cité. Enfin, c'est la ville des arnaques en tout genre. Difficile par conséquent d'apprécier cette mégapole. Difficile, également d'y vivre, comme nous avons pu nous en rendre compte en nous rendant à La Ensenada, bidon-ville situé au nord de Lima, où travaille l'association "Mano a Mano".

Il y a 2 ans, l'eau courante n'arrivait pas jusque dans ce quartier situé à flanc de Cerro (petite montagne). Aujourd'hui les rues sont toujours en terre, recouvertes de déchets, et les habitations très sommaires pour la plupart. Mais depuis plusieurs années, Sylvie et son équipe essaient toutefois de faire la différence. Grâce aux dons, subventions et apports des touristes qui peuvent être hébergés dans les locaux de l'association (l'association ayant déménagé récemment, l'offre d'hébergement est pour l'heure suspendue), plusieurs infrastructures ont été développés sur place : dispensaires, restaurant communautaire, centre de formation, parc et bibliothèques.

 Au travers de l'éducation, l'objectif est de faire évoluer les uns et les autres. Grâce aux bibliothèques, les enfants peuvent compter sur un soutien scolaire, quant d'autres livrés à eux mêmes se regroupent en bande et dérivent... Sur place, nous avons pu nous rendre compte que ce sont d'anciens enfants passés par la bibliothèque qui encadrent aujourd'hui d'autres enfants, preuve de changement. Grâce aux cours du soirs, les femmes peuvent quant à elle suivre des formations. Cela a permis a plusieurs d'entre elles d'apprendre la construction en bâtiment, d'où la création d'un parc magnifique sur les hauteurs de La Ensenada. Ce lieu, encore en construction, constitue déjà un vrai havre de paix : jeux pour enfants, fleurs, arbres et bancs...

Côté tourisme, l'association organise également des visites de la ville par des membres de l'association. Nous avons la chance de découvrir le centre de Lima avec Jessica, jeune diplômée très impliquée dans l'association. Au terme de cette journée nous avons réalisé que tous les projets que nous avions visités jusque là se situaient à la campagne. En ville, les problèmes se posent différement, et pour cause, dans un bidon-ville, on ne peut rien cultiver... Sans argent, on ne peut donc pas s'en sortir. De quoi repenser nos liens avec la Pachamama, la mère Terre.  



mardi 11 mai 2010

M+4: dernière étape en Amérique Latine

Le hasard fait bien les choses, pour notre M+4, nous experimentons un nouveau projet, côté péruvien. Et pourtant c'était mal parti car la veille nous n'avions aucune idée de ce que nous allions faire. En effet le tourisme durable est parfois imprevisible, certains projets qui peuvent sembler interessants et bien ficelés sur le papier, se révèlent au final inexistants ou décevants. Nous avons donc atterri dans une agence de voyages "responsable" (Always Travel à Puno) pour changer nos plans et nous avons découvert l'existence d'une communauté située à proximité du Lac Titicaca (Silustani, site Inca). Face à nous le directeur de l'agence digresse, s'explique mal et nous demande un prix bien trop élevé. On refuse, du coup ce dernier nous propose de nous rendre sur le site par nos propres moyens tout en organisant avec le responsable local notre venue. Le 4 mai c'est donc l'expedition.

Pour parcourir 37 km, on combine 3 moyens de transport: tuk-tuk, mini-van et coffre d'un taxi collectif. A l'arrivée on rencontre Julio, le responsable du projet, en compagnie de plusieurs membres d'une ONG. Ceux-ci apportent un soutien technique au projet notamment en vue d'ameliorer les capacités d'accueil touristique de la communauté. On part tous ensemble visiter une école et une bibliothèque, fondés grâce au soutien de l'agence de voyages. L'éducation est au coeur du projet. A l'arrivée notre déception est grande, car l'ecole est vide, les professeurs ont apparemment décidé de prolonger leur week-end férié (ce qui ne les empêchera pas d'être payés). Les parents sont en colère mais impuissants. Nous qui devions faire la lecture aux enfants, nous sommes aussi dépités.

Mis à part cet imprévu, le reste de la journée est une belle expérience. Ce qu'on en retient: une ballade en barque bucolique au milieu des roseaux et face aux vicunas (espèce noble et protégée de lamas), la decouverte de ruines incas - seuls au milieu d'un site majestueux -, de beaux echanges qui nous ont permis d'en apprendre plus sur la vie des habitants de la région et, cerise sur le gateau, un festin de rois dans une maison en terre chaleureuse.

En effet, quelle ne fut pas notre surprise quand, Julio, notre hote, a enfilé sa toque de chef pour nous préparer une délicieuse truite aux herbes, précédée d'une soupe au quinoa, de feuilletés au fromage et suivie par des pancakes de quinoa aux fruits. Pour la 1e fois depuis le debut du voyage, nous avons enfin partagé notre repas avec toute la famille; Julio, sa femme, sa fille Melissa (au rire coquin) et même le petit dernier de 2 mois, emmitouflé dans le fameux tissu accroché aux épaules des femmes.
Au milieu du repas nouvelle surprise: On apprend que nos hotes ont le même age que nous! or tout un monde nous separe et nous leur donnions beaucoup plus.

Au final cette journée aura permis de faire travailler 3 familles du village à un juste prix (pas d'intermédiaire). Notre guide, Julio notre hote et le batelier qui a ramé pendant que l'on profitait du paysage.
Nous avons aussi pu nous rendre que Victor, le patron de "Always Travel" etait très actif pour la communauté et son travail réel malgré ses deficiences en communication pour bien vendre ses tours.

De quoi nous rebooster alors qu'après 4 mois de voyages la fatigue physique se fait sentir. Ce qui est sur c'est qu'on est toujours fascinés par l'Amérique Latine et ses multiples façettes. Au Pérou, dernière étape du continent, on est frappés par l'heritage laissé en à peine 200 ans par la civilisation Inca. De voir ces murs imposants, taillésaussi précisément, parfaitement emboités, et surtout encore debout après conquête espagnole et catastrophes naturelles, on se dit qu'ils sont forts ces Incas!

mercredi 28 avril 2010

En Amazonie... pas comme les autres

 Dans les annèes 80 la Bolivie a connu une crise economique importante. Pour proposer une solution aux milliers de personnes se retrouvant sans emploi, le gouvernement a entrepris un enorme projet de colonisation de l'Amazonie. C'est ainsi qu'est nèe Rurrenabaque, au coeur de l'etat du Beni, a 18h de bus de La Paz ou 40 min d'avion. Nous avons donc decidè d'aller voir cette autre facette du pays de plus près.
Dans cette petite ville, ou l'electricitè est encore fournie par un gènerateur a diesel, pullulent pourtant les hotels et les agences de voyage proposant toutes le même tour: a savoir jouer a Tarzan dans la jungle en observant en 2 jours le maximum d'animaux "sauvages". Malgre leur slogans "responsable" ou "ecologique", on constate deja qu'un cycle vicieux s'est mis en place. A titre d'exemples, certains proposent de nager avec les dauphins roses, or le contact avec les humains les met en danger et n'a rien de respectueux (risque de transmission de maladie, modification de leur comportement etc). D'autres apprivoisent en les nourrissant, singes ou serpents, pour faire le spectacle. Ainsi on nous a raconte que certains singes se roulent par terre, comme des enfants capricieux, lorsque les jeep s'eloignent, car ils savent que c'est le garde manger qui s'en va.

De notre cote nous avons donc decide de boycotter ce genre de tours et decouvrir un projet de tourisme "social". Pendant une journee nous sommes donc alles a la rencontre de 3 communautes pour connaitre leur mode de vie adapte a l'Amazonie. D'abord a Playa Ancha nous avons parcouru les terres de Don Eusebio qui fut l'un des pionniers à transformer la jungle en terre fertile ou sont cultives, arbres fruitiers, riz, yucca, pommes de terre, mais. Ensuite, a Horizontes nous aons fait la connaissance d'un groupe de femmes ayant monte un atelier d'artisanat. A base de feuilles d'un palmier endemique, elles realisent des chapeaux, eventails, objets de decoration... Enfin a Chocolalale, un aute groupe de femmes s'est organise pour produire des liqueurs et confitures à partir de fruits de la forêt.

Tous ces exemples nous ont permis de comprendre que l'Amazonie ne se resume pas aux animaux de la jungle mais qu'elle possede aussi des ressources de subsistance pour l'etre humain. Aux yeux de Javier, le coordinateur, ce projet est complementaire des autres offres touristiques. Même si a l'heure actuelle, les revenus tires de cette activite sont minimes pour les communautes, les benefices en termes d'estime de soi, et d'echange culturel sont importants. D'ailleurs le projet est en train de se developper et l'offre devrait s'etoffer rapidement.

Depuis le cyber cafe on entend differents voyageurs raconter leur aventure et enumerer les animaux qu'ils ont vu. Même si nous aussi on aurait bien aime voir des piranhas ou pumas, on ne regrette pas le choix qu'on a fait, qui nous semble plus responsable. Et puis la jungle c'est dangereux d'abord!

jeudi 22 avril 2010

Dans la solitude de Jatun Yampara

Les agences de voyage classiques peuvent aussi proposer des tours differents, nous en avons fait l'experience à Sucre, capitale constitutionnelle officielle de Bolivie (et non La Paz!). Turismo Sucre, grosse agence ayant pignon sur rue, propose en plus de tous les circuits classique, un projet ethnotouristique au sein d'une communauté yampara située dans la campagne à 40 min de la ville. Nous avons donc suivi leur programme pour une journée. Comme a priori ce n'est pas le tour le plus choisi, on s'est retrouvé tous les 2 avec un chauffeur et un guide rien que pour nous (même si on sait qu'ils peuvent accueillir des groupes allant jusqu'à 20 personnes).
L'objectif est de nous faire decouvrir la vie de la communauté a travers plusieurs points d'entrée: D'abord nous avons visité les maisons de Christina et Mariano, 2 anciens de Plus de 70 ans vivant seuls dans leur maison en terre. On decouvre leur modeste interieur et leurs moyens de subsistance, à savoir la culture en petites quantités de pommes de terre, petits pois, mais, fèves etc. qu'ils troquent au marché pour acquérir les produits de base qui leur manquent comme huile, sucre, sel. Nous avons été impressionnés par leur courage car malgré leur age ils continuent de cultiver leurs champs, aidés par leurs voisins, à défaut de leurs enfants partis à la ville chercher une vie meilleure et plus facile.
Ensuite, nous avons fait la connaissance de Angel, le coordinateur du projet sur place, qui nous a montré le puits principal utilisé par les villageois . Avec lui nous avons également gouté la fameuse Chicha bolivienne, boisson nationale préparée à base de maïs dans une chicheria typique (bar spécifique avec une décoration spécialement elaborée).
Enfin, la visite de l'atelier des tisserandes et du petit musée nous a permis de mieux comprendre les traditions vestimentaires, musicales, rituelles des communautés indiennes alentour.

Quels bénéfices retirent de notre visite les habitants? A chaque venue de touristes, des cadeaux sont offerts aux villageois participants (ex: paquet de pates). Ceci pour les remercier d'ouvrir leur maison. En outre, l'agence participe au financement des infrastructures qui manquent à la communauté (école, puits, nourriture pour les bêtes etc). Les décisions sont prises conjointement par la direction de l'agence et l'autorité du village. Toutefois, nous n'avons pas idée des sommes dédiées à la communauté, mais le projet existe depuis 7 ans et semble fonctionner, pour preuve nous avons croisé une villageoise qui a demandé à notre guide à rencontrer l'agence car elle souhaiterait être intégrée au projet touristique.

Nous avons beaucoup apprécié cette journée. Au moment de s'inscrire a l'agence nous avions quelques doutes sur l'authenticite du projet: on redoutait que les indiens soient folklorises et leur vie mise en scène. Or au final nous avons passe un moment vraiment authentique. Le lieu est magnifique, et les villageois très ouverts. Par ailleurs nous avons bien discuté avec Javier et Daniel, nos guides, et abordé des sujets très différents (politique du pays, energie, question de la coca, cuisine etc). C'est la 1e fois qu'on échangeait autant et on est ravis!