jeudi 29 juillet 2010

Voilà.... c'est fini...

Après avoir :
traversé 12 pays en 208 jours et 19 vols
ingurgité 46 litres de bière, mais rassurez-vous au moins 420 litres d'eau,
englouti 30 kg de riz,
passé 340 heures dans les bus, soit l'équivalent de 14 jours (sans compter les trains, bateaux, mobylettes, tuk-tuk et betaillères en tout genre),
dormi ou tenté de dormir dans 92 endroits différents,
essuyé à peine 10 jours de pluie, et pris 12 coups de soleil,
decouvert 17 initiatives de tourisme durable,
fait faire seulement 10 lessives (hum hum),
perdu 3 paires de lunettes, 2 chapeaux, 1 clé-usb et trouvé 1 pochette d'appareil photo...
...Il est de temps de refermer la parenthèse enchantée. D'ici quelques heures nous serons de retour en France. Nous ne sommes pas tristes car on a hâte de tous vous retrouver et puis le voyage continue avec la réalisation du web-documentaire qui nous attend!
Merci à tous pour vos messages et votre soutien avant et pendant le voyage.
Il n'y a plus qu'une chose à dire: A très vite!


Au Mexique après une semaine de voyage... on dirait qu'on a 12 ans


Au Chili dans le parc Torres del Paine. Malgré nos parkas, ça caille !!

Au Guatemala, même de loin on vous surveille de près

La Patagonie c'est beau mais c'est loin !
Au Cambodge, on se la joue Indiana Jones
En Indonésie, on a souvent bu a votre santé

mercredi 28 juillet 2010

At least, un écolodge !

 Plus d'une fois, nous avons été tentés de passer la nuit dans un "écolodge". Que ce soit en Amérique Latine ou en Asie, ces bungalows - soit disant respectueux de la nature - pulullent à l'heure actuelle. Mais il ne s'agit bien souvent que d'un argument marketing. Ce sont généralement des chambres luxueuses construites en pleine nature, du coup, c'est très cher, et hors de notre portée. Jusqu'à ce que nous entendions parler du Kingfisher écolodge, situé dans la région de Champassak au sud du Laos. Sur la papier, cet endroit avait de quoi nous attirer, ainsi que des chambres économiques abordables. Nous avons donc tenté l'expérience !

Que dire sur le lieu ? Depuis les bungalows, dispersés le long d'un chemin, nous avons vue sur une plaine humide, où viennent paître les buffles. De magnifiques oiseaux blancs viennent alors se poser sur ces forces de la nature quand ces derniers ne se roulent pas dans l'eau. Quant au batiment principal, tout en bois, il possède une terrasse donnant sur un bassin recouvert de nénuphars. En résumé, un vrai havre de paix.
 
C'est Massimo, un italien marié à une cambodgienne, qui a créé cet endroit il y a 6 ans. C'est un choix de vie pour cet amoureux de la nature. Contrairement à d'autres, il choisit de respecter la nature et de faire le maximum pour préserver l'environnement. Tout est fait à base de materiaux de la région (bambou, bois etc), avec le savoir-faire traditionnel et aucun bois ni plante exotique n'est utilisé. Quant à l'énergie, un partie provient de panneaux solaires situés sur les bungalows. L'énergie solaire sert également à chauffer l'eau grâce à de petits réservoirs situés eux aussi sur les toits. Le jardin ne contient que des essences peu consommatrices d'eau, et le linge est séché dans une petite "serre", malgré l'humidité ambiante. Grâce aux moyens du bord, ils filtrent l'eau pour la rendre potable, ce qui évite de nombreux déplacements en ville pour acheter de l'eau. Enfin, les déchets non recyclables ou compostables sont tous enmmenés jusqu'à une déchetterie et non laissés à l'abandon.
 
Côté environnement, nous avons été convaincus. Mais ce n'est pas tout. Massimo s'investit aussi auprès de la population locale. Ses employés proviennent tous du village, il achète un maximum de denrées aux paysans et il a également financé en grande partie la construction de l'école. En outre, la venue de touristes à l'écolodge a permis d'offrir du travail au éleveurs d'éléphants de la région. Les pachydermes étaient en voie d'extinction, mais les villageois se sont rendus compte que préserver ces animaux leur offrirait un revenu complémentaire. Nous avons ainsi visité un temple à dos d'éléphant, expérience très mouvementée mais inoublibale.
 
Bien sûr, certains points noirs subsistent. Massimo a énormément de mal à recruter des employés pour son lodge. Nombreux sont ceux qui ne sont pas formés et partent à la moindre occasion. Quant aux éléphants, les villageois ne cherchent à les faire se reproduire, car une éléphant enceinte ne travaille pas... Cette vision à court terme risque de mener à la disparition des éléphants dans quelques années. Mais on ne peut que saluer l'entreprise de Massimo, qui, malgré les difficultés est parvenu à créer un "vrai" écolodge accessible aux routards.

mercredi 21 juillet 2010

La vie sur pilotis

Le Cambodge est un pays essentiellement rural. Au cours de nos balades nous avons eu le loisir d'admirer les maisons, en bois pour la grande majorité, installées sur des pilotis. Contrairement à ce que nous pensions, ce système n'a pas pour but de prévenir des inondations mais d'offrir un espace de vie au frais sous la maison pendant la journée. Lors de notre dernier projet de tourisme durable nous avons eu l'occasion de partager le déjeuner d'une famille cambodgienne dans l'une de ces maisons. Généralement il n'y a qu'une ou deux pièces ou l'air circule bien notamment grace au sol en planches de bambou espacées. On mange assis sur le sol en se servant tous à partir du même plat.

Dans une maison traditionnelle
Rasé par les khmers rouges le village a été reconstruit en retrait de la route principale, ce qui est inhabituel. Autre originalité, une association française, Amica, soutient ce village depuis plus d'une dizaine d'années et est à l'origine d'un projet d'ecotourisme. D'un côté des groupes en croisière sur le mékong viennent régulièrement visiter le village. Dans ce cas le revenu généré provient de la vente d'artisanat (tissage du coton et de la soie, vannerie...), un savoir-faire oublié et que l'association a réintroduit pour offrir une ressource complémentaire au village. Une question fait débat aujourd'hui: faut-il faire payer un droit d'entrée à cette centaines de visiteurs par semaine?
D'un autre coté on peut également venir au village de manière indépendante et le visiter ou y faire différentes activités: travail dans les rizières, pêche, randonnée à pieds ou à vélo etc. Malheureusement pour nous nous n'aurons pas fait grand chose car la saison des pluies correspond à une période très chargée pour les paysans, celle du repiquage du riz. Ils ont donc moins de temps à consacrer aux touristes.

Le futur champignonier, dans sa champignonière en cours de construction
Les fonds générés par le projet touristique combinés à des donations et subventions ont permis à Amica de soutenir le village au travers de différentes actions: des cours de langue sont dispensés aux enfants en fin d'après-midi (la moitié des salaires des professeurs est payée par le fond ecotouristique). un réseau d'eau a été créé pour permettre à chaque maison de bénéficier d'un robinet, ce qui est unique dans la région. Pour aider l'une des familles les plus pauvres, l'association a développé un nouveau métier: la culture du champignon, un produit qui se trouve peu et qui se vend pourtant très bien dans la région. Nous avons rencontré le chef de famille qui a déja construit la "champignonière" et qui doit etre formé dans les jours à venir. 

Enfin un projet ambitieux d'accès à l'eau potable (filtration par UV solaires) est également en cours et qui pourrait bénéficier à plus de 10 000 personnes dans la région. A l'heure actuelle il manque 20 000 $ à l'association pour boucler le budget et toutes les donations sont les bienvenues (http://www.amica-web.com/).

En revanche on s'est rendu compte que si l'association partait aujourd'hui, tout le projet eco-touristique péricliterait très vite par manque d'appropriation de la communauté qui reste encore trop passive. Ce qui serait fort dommage car nous avons passé une excellente journée et l'on ne peut que souhaiter succès et longue vie à cette initiative.


vendredi 16 juillet 2010

Village flottant sur le Tonlé Sap

Et si vous deviez "déplacer" votre maison à chaque fois que la Seine ou la Marne partaient en crue ? Dans ce cas, vous auriez un point commun avec de nombreux cambodgiens vivant sur les bords du Tonle Sap, le plus grand lac d'Asie du Sud-Est. Ces derniers habitent des maisons flottantes (quand ce ne sont pas des bateaux flottants), cultivent des potagers flottants, envoient leurs enfants à l'école flottante, et mangent dans des bouibouis flottants. De cette façon, ils peuvent s'adapter aux crues du lac et reculer leur habitation pour rester en contact avec les berges, et ne pas se retrouver au milieu du lac dont la superficie est multipliée par 5 à chaque saison des pluies.

Au cours d'un projet d'écotourisme, nous avons découvert la vie atypique choisie par 500 familles du village flottant Prek Toal, existant depuis au moins 150 ans. D'ailleurs leurs conditions de vie n'ont guère évolué. Leurs maisons sont toujours faites de bois et de bambous, et ils vivent essentiellement de la pêche, ou de l'élevage de crocodile.

Depuis une dizaine d'années, une association baptisée Osmose, developpe plusieurs actions en faveur du village, pour améliorer leurs conditions de vie, tout en les incitant à préserver leur environnement exceptionnel. Les enfants sont les premiers à être sensibilisés à la protection des oeufs d'oiseaux de la région, autrefois récupérés pour être mangés ou vendus. Pour compenser ce manque à gagner, Osmose à initié une activité écotouristique. Les villageois peuvent servir de bateliers pour emmener les touristes dans la réserve ornithologique. En parallèle, à partir des jacynthes d'eau qui pullulent sur les eaux du lac, les femmes tressent des produits d'artisanat qu'elles vendent aux touristes. Repas et hébergement peuvent aussi être assurés.
Si tout y était - belles scènes de vies, environnement naturel magnifique malgré une pollution très présente dans le village - notre reportage fut loin d'être réussi. En théorie, le projet fonctionne, mais en pratique, on a presque rien vu qui permette d'illustrer cette action. En cette saison les oiseaux sont partis, l'activité touristique est donc très réduite et les bateliers sont partis chercher une activité plus rémunératrice. Côté education à l'environnement, aucun cours n'était assuré ce jour là. Quant à l'artisanat, ce n'était pas l'heure, quand nous sommes passés. Résultat des courses, très peu d'images, et aucun témoignages. De quoi être déçu, même si la journée fut très enrichissante.

Nous retiendrons en tout cas la personnalité de Vuth notre guide, veritable pipelette, qui aura passé la journée à nous abreuver d'informations de toute sorte, depuis le sens de la vie, jusqu'à la culture khmer. Derrière ses sourires et ses théories à la Jean-Claude Van Damme, se cache un survivant du régime khmer rouge, fortement marqué par les épreuves subies. Contrairement à d'autres qui ont choisi de garder le silence, lui préfère partager ses souvenirs pour que l'on n'oublie pas cette période noire. C'est ainsi qu'il nous a offert un manuscrit de ses mémoires. Poignant.

lundi 5 juillet 2010

M+6 : un petit parfum d'Asie

Et de 6 ! Un petit pincement au coeur en ce jour, car ce sera notre dernier "M+" du voyage... Mais l'aventure continue. Après l'Indonésie, nous voici au Cambodge, pays très accueillant en dépit de son histoire sombre et dure. Phnom Penh est une capitale plus agréable que ce qu'on imaginait. Larges avenues, circulation modérée pour une grande ville asiatique, et un palais royal somptueux, à l'architecture raffinée.

Cette étape nous a permis d'en apprendre plus sur les années Khmers rouges (1975-1979), pendant lesquelles entre 2 et 3 millions de cambodgiens furent assassinés. Il reste plusieurs lieux de mémoire à travers le pays pour témoigner de ce qui s'est passé. En effet la barbarie a été tellement loin que cela semblerait difficile à croire s'il ne restait de preuves tangibles. Nous avons donc découvert le tristement célèbre S21, lycée français transformé en prison où 14000 cambodgiens (hommes, femmes, enfants) furent emprisonnés, interrogés et torturés. Seuls 7 personnes ont survécu, tous les autres ont été achevés à la campagne à 15 km de la capitale dans le district de Cheung Ek. Ces camps d'extermination, disséminés sur l'ensemble du territoire ont été surnommés "The killing fields". Difficile de comprendre ce qui a pu pousser ce petit groupe à autant de fanatisme et de cruauté envers des gens de son propre peuple.

Aujourd'hui si les dirigeants khmers rouges n'ont toujours pas été jugés, le pays a favorisé la réconciliation et non la chasse au sorcière en ré-intégrant à la société les anciens révolutionnaires. On ne sait pas ce qu'en pensent réellement les uns et les autres, toujours est-il que de notre coté nous sommes frappés par les sourires et la gentillesse des gens.

Vu la chaleur qui règne nous apprécions de découvrir le pays en tuk-tuk et de surprendre de belles scènes de vie: maisons sur pilotis, travail des paysans, familles entières à dos de moto, marchés aux couleurs éclatantes et aux odeurs singulières...

jeudi 1 juillet 2010

Dans les champs d'algues marines

Comment faire son choix parmi les 17 000 iles que compte l'indonésie? Si Java et Sumatra sont les plus peuplées et Bali la plus visitée, il en reste un bon paquet d'autres encore inexplorées, de l'ile paradisiaque au rocher de pierre. De notre coté, nous avons jeté l'encre pour une journée à Ceningan, une petite île coincée entre Lombok et Bali, dont même certains Balinais ignorent l'existence. Avec leurs plages aménagées, leurs resorts et leurs "water sports", ce sont plutot ses deux proches voisines, Lebomgan et Penida qui attirent de plus en plus de touristes. Il y a quelques années, Ceningan aurait pu suivre le même chemin, plusieurs promoteurs voulant carrément acheter l'ile et déplacer ses habitants pour en faire un club de vacances géant. Fort heureusement les villageois s'y sont opposés et ont décidé de monter leur propre projet touristique.

Ceningan se découvre, couleur locale. Pour y aller, on remonte les pantalons et parcourons 20 m dans la mer pour monter dans la barque publique. Sous nos pieds mouillés, une dizaine de poules et des sacs chargés de provisions. 2H plus tard on accoste sur Lembongan où 2 motos taxis déglinguées et conduites par des adolescents nous emmènent sur notre ile via un pont de planches vibrantes. Et là immédiatement une odeur assez désagréable nous saisit. Les mouches pulullent et nos pieds se recouvrent de fourmis. En cause: des montagnes d'algues vertes en train de sécher au soleil tout le long du rivage.

Depuis les années 90, cet organisme constitue la source de revenu principale des villageois. Simple à cultiver mais ne s'épanouissant que dans un eco-système particulier, cette algue est particulièrement prisée des marchés asiatiques (pensez aux rouleaux de maki mais aussi à vos crèmes de jour mesdames!). Leur journée de travail suit le rythme des marées: le matin, à marée haute les familles encordent les jeunes plants. L'après-midi, à marée basse, les villageois se rendent dans leurs "champs" d'où la mer s'est retirée pour planter, désherber, ou récolter cet or vert. Nous les avons observé sans nous lasser pendant un long moment, fascinés par ces scènes de vie.

Le projet touristique, bien rodé, vise à faire découvrir au visiteur les charmes de cette île méconnue (séance de snorkeling qui nous permis de surprendre des étoiles de mer géantes et coucher de soleil sur les falaises) et la vie atypique de ces paysans des mers.

A la différence des précédents projets de tourisme communautaire que l'on a visités, ici l'argent que nous versons est entièrement injecté dans un fonds coopératif qui finance la vie quotidienne de la communauté. Ce n'est pas étonnant car à Bali comme à Ceningan, la société s'organise de manière collective à tous les niveaux et le groupe prime sur l'individuel.