jeudi 28 janvier 2010

A Tziscao on récolte le café









On a bien failli passer à côté de cette initiative. Au final, elle nous aura montré que voyager durable ça se mérite. Petit rappel des faits: comme pour les précédents projets nous avons pris contact et rendez vous par mail avec l'un des responsables. La veille de notre arrivée, nous avions donc une "cabana" réservée, le nom de la personne qui nous attendait et un accord sur un programme de visite et interview. A notre arrivée, après 1 km de marche sous le soleil et avec tout le barda, nous avons fini par trouver où habite le fondateur du projet, Don Ysidorio Mauricio Morales, sauf qu'il n'avait pas été prévenu de notre arrivée, qu'entre temps, il avait deja loué notre cabana et qu'il était absent pendant 2 jours... hum hum.

Heureusement sa fille nous a bien depanné, notamment en nous trouvant un logement: une super cabane en bois sur les bords d'un lac (voir photo). Le soir, en dinant dans la cuisine familiale Morales (car dans le village de Tziscao, une fois la nuit tombée, on se retrouve plutot seuls au milieu des chiens qui aboient),  nous avons eu la chance de rencontrer, Rolando, l'un des fils d'Ysidorio  et principaux coordinateurs du projet. Tout en mangeant il nous a expliqué l'historique et la philosophie de la coopérative "Lagos de Montebello": Après la chute des prix mondiaux du café dans les années 80, le village de Tziscao dont l'economie était largement basée sur cette culture décide de créer une coopérative de café bio pour s'en sortir. Avec les années, le café ne suffisant pas à les faire vivre, ils ont poursuivi d'autres pistes et développé 3 nouveaux projets : un programme de reforestation (problème crucial dans la région, où les forets sont décimées par les habitants pour leur vie quotidienne), un programme de subsistance alimentaire basée sur des cultures vivrières, et enfin un programme eco-touristique. En effet leur environnement, un très beau lac situé dans une réserve naturelle s'y prêtait bien.


A l'heure actuelle le projet touristique n'en est qu'à ses débuts: ils peuvent proposer logement, repas et visite de parcelle de café avec description de la production. Nous avons donc pu finalement visiter la parcelle de café de cette famille et c'était incroyablement enrichissant: pour y parvenir c'est la mission, 30 min de 4x4 suivis de 40 min de marche en pleine forêt et à flan de montagne. Ici la terre est plus fertile ce qui explique qu'ils persévèrent dans la culture du café, alors que de nombreuses parcelles voisines ont été abandonnées depuis longtemps. On imagine à quel point cela doit être difficile de venir jusqu'ici avec les outils, d'entretenir la parcelle et de récolter puis transporter les cerises de café, tout ça pour un prix de vente dérisoire.

Après cette visite, on ne voit plus notre espresso de la meme façon.

Par rapport au projet touristique, ils souhaitent aller beaucoup plus loin et offrir plus de services et d'activités. Toutefois, comme à Mun Ha Uxmal, cette initiative ne représente qu'une partie du projet global de développement. Et pour l'heure elle n'est pas la priorité (rapport investissement nécessaire VS revenus générés).



Nous avons été frappés par le courage et le volontarisme de cette famille qui est partie de rien et qui a toujours choisi d'être actrice de son destin, malgré les difficultés. Quand beaucoup attendent que la religion ou l'Etat agissent pour eux, et passent leur vie dans la misère, la vision d'Ysidorio nous a paru très moderne.

2 commentaires:

CP a dit…

C'est "NATIONAL GEOGRAPHIC BIS" Poursuivez vos découvertes, nous sommes lecteurs assidus et vos fans augmentent dans l'ain!!Continuez, gros bisous, Mum&Dad Perrot CP

Anonyme a dit…

coucou mon ti frere voici mon 1er commentaire ...
chrystele et moi suivons vos aventures et c'est un bonheur de vous lire.
les sujets sont tres interessants on a hate de voir la suite
gros bisous