vendredi 16 juillet 2010

Village flottant sur le Tonlé Sap

Et si vous deviez "déplacer" votre maison à chaque fois que la Seine ou la Marne partaient en crue ? Dans ce cas, vous auriez un point commun avec de nombreux cambodgiens vivant sur les bords du Tonle Sap, le plus grand lac d'Asie du Sud-Est. Ces derniers habitent des maisons flottantes (quand ce ne sont pas des bateaux flottants), cultivent des potagers flottants, envoient leurs enfants à l'école flottante, et mangent dans des bouibouis flottants. De cette façon, ils peuvent s'adapter aux crues du lac et reculer leur habitation pour rester en contact avec les berges, et ne pas se retrouver au milieu du lac dont la superficie est multipliée par 5 à chaque saison des pluies.

Au cours d'un projet d'écotourisme, nous avons découvert la vie atypique choisie par 500 familles du village flottant Prek Toal, existant depuis au moins 150 ans. D'ailleurs leurs conditions de vie n'ont guère évolué. Leurs maisons sont toujours faites de bois et de bambous, et ils vivent essentiellement de la pêche, ou de l'élevage de crocodile.

Depuis une dizaine d'années, une association baptisée Osmose, developpe plusieurs actions en faveur du village, pour améliorer leurs conditions de vie, tout en les incitant à préserver leur environnement exceptionnel. Les enfants sont les premiers à être sensibilisés à la protection des oeufs d'oiseaux de la région, autrefois récupérés pour être mangés ou vendus. Pour compenser ce manque à gagner, Osmose à initié une activité écotouristique. Les villageois peuvent servir de bateliers pour emmener les touristes dans la réserve ornithologique. En parallèle, à partir des jacynthes d'eau qui pullulent sur les eaux du lac, les femmes tressent des produits d'artisanat qu'elles vendent aux touristes. Repas et hébergement peuvent aussi être assurés.
Si tout y était - belles scènes de vies, environnement naturel magnifique malgré une pollution très présente dans le village - notre reportage fut loin d'être réussi. En théorie, le projet fonctionne, mais en pratique, on a presque rien vu qui permette d'illustrer cette action. En cette saison les oiseaux sont partis, l'activité touristique est donc très réduite et les bateliers sont partis chercher une activité plus rémunératrice. Côté education à l'environnement, aucun cours n'était assuré ce jour là. Quant à l'artisanat, ce n'était pas l'heure, quand nous sommes passés. Résultat des courses, très peu d'images, et aucun témoignages. De quoi être déçu, même si la journée fut très enrichissante.

Nous retiendrons en tout cas la personnalité de Vuth notre guide, veritable pipelette, qui aura passé la journée à nous abreuver d'informations de toute sorte, depuis le sens de la vie, jusqu'à la culture khmer. Derrière ses sourires et ses théories à la Jean-Claude Van Damme, se cache un survivant du régime khmer rouge, fortement marqué par les épreuves subies. Contrairement à d'autres qui ont choisi de garder le silence, lui préfère partager ses souvenirs pour que l'on n'oublie pas cette période noire. C'est ainsi qu'il nous a offert un manuscrit de ses mémoires. Poignant.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Félicitations pour tous ces magnifiques reportages et sommes impatients de vous retrouver pour partager vos impressions,
Colette et Daniel BSC

CDV a dit…

Félicitations pour tous ces magnifiques reportages et sommes impatients de vous retrouver pour partager vos impressions,
Colette et Daniel BSC