jeudi 1 juillet 2010

Dans les champs d'algues marines

Comment faire son choix parmi les 17 000 iles que compte l'indonésie? Si Java et Sumatra sont les plus peuplées et Bali la plus visitée, il en reste un bon paquet d'autres encore inexplorées, de l'ile paradisiaque au rocher de pierre. De notre coté, nous avons jeté l'encre pour une journée à Ceningan, une petite île coincée entre Lombok et Bali, dont même certains Balinais ignorent l'existence. Avec leurs plages aménagées, leurs resorts et leurs "water sports", ce sont plutot ses deux proches voisines, Lebomgan et Penida qui attirent de plus en plus de touristes. Il y a quelques années, Ceningan aurait pu suivre le même chemin, plusieurs promoteurs voulant carrément acheter l'ile et déplacer ses habitants pour en faire un club de vacances géant. Fort heureusement les villageois s'y sont opposés et ont décidé de monter leur propre projet touristique.

Ceningan se découvre, couleur locale. Pour y aller, on remonte les pantalons et parcourons 20 m dans la mer pour monter dans la barque publique. Sous nos pieds mouillés, une dizaine de poules et des sacs chargés de provisions. 2H plus tard on accoste sur Lembongan où 2 motos taxis déglinguées et conduites par des adolescents nous emmènent sur notre ile via un pont de planches vibrantes. Et là immédiatement une odeur assez désagréable nous saisit. Les mouches pulullent et nos pieds se recouvrent de fourmis. En cause: des montagnes d'algues vertes en train de sécher au soleil tout le long du rivage.

Depuis les années 90, cet organisme constitue la source de revenu principale des villageois. Simple à cultiver mais ne s'épanouissant que dans un eco-système particulier, cette algue est particulièrement prisée des marchés asiatiques (pensez aux rouleaux de maki mais aussi à vos crèmes de jour mesdames!). Leur journée de travail suit le rythme des marées: le matin, à marée haute les familles encordent les jeunes plants. L'après-midi, à marée basse, les villageois se rendent dans leurs "champs" d'où la mer s'est retirée pour planter, désherber, ou récolter cet or vert. Nous les avons observé sans nous lasser pendant un long moment, fascinés par ces scènes de vie.

Le projet touristique, bien rodé, vise à faire découvrir au visiteur les charmes de cette île méconnue (séance de snorkeling qui nous permis de surprendre des étoiles de mer géantes et coucher de soleil sur les falaises) et la vie atypique de ces paysans des mers.

A la différence des précédents projets de tourisme communautaire que l'on a visités, ici l'argent que nous versons est entièrement injecté dans un fonds coopératif qui finance la vie quotidienne de la communauté. Ce n'est pas étonnant car à Bali comme à Ceningan, la société s'organise de manière collective à tous les niveaux et le groupe prime sur l'individuel.

1 commentaire:

CP a dit…

vos expériences sont toujours aussi surprenantes! les palaces ne vous ont pas grisés! style toujours aussi limpide, bravo! vivement après!!!:)
MUm & dad