samedi 13 février 2010

El Remate : un village d'irreductibles protecteurs de leur environnement


Si depuis le départ on critique régulièrement le routard pour ses conseils parfois à coté de la plaque et ses approximations, il faut dire que c'est grâce à lui qu'on a découvert El Remate. Ce petit village de 2000 habitants est situé sur les rives du Lac Peten Itza, dans la région la plus au nord et la plus pauvre du Guatemala, au coeur d'anciennes cités Maya. Jusqu'à il y a peu, pas grand monde ne s'y arrêtait, l'étape toute faite sur les bords du Lac étant Flores, une île-village très agréable et point stratégique entre les routes du sud et les sites à voir aux alentours. Pourtant El Remate vaut plus qu'un détour car c'est à la fois une étape paradisiaque pour qui aime la nature et un exemple vraiment étonnant d'initiative réussie en matière de tourisme durable.

L'histoire est exemplaire. A l'origine le village bénéficiait d'un cadre avantageux: d'un coté les magnifiques bords du lac (eau turquoise) de l'autre la jungle dotée d'une riche biodiversité (oiseaux, singes, jaguars...). En parallèle, ses habitants travaillaient en grande partie dans les secteurs du tourisme (proximité de Tikal et autres sites Mayas) ou liés à la protection de l'environnement. Très vite, une conscience collective a émergé en vue de protéger ce lieu afin qu'il reste hors du commun. Leur slogan étant "jamais comme Panajachel" (ville sur les bords du lac Atitlan dénaturée par les effets négatifs du tourisme). Ainsi, le lac est aujourd'hui protégé (limitation des constructions sur les bords, absence d'agriculture à proximité) et le développement du tourisme contrôlé. En effet, ici ni scooter des mers, ni bars nocturnes, uniquement un petit nombre d'activités eco-touristiques (canoé, randonnée, ballade à cheval). Du coup il y règne une atmosphère paisible et très agréable: quelques pontons en bois, publics, permettent aux familles comme aux visiteurs de profiter des eaux du lac, les hotels, peu nombreux, sont totalement intégrés à la végétation. En ce qui nous concerne El Remate est un petit coin de paradis où nous avons passé plusieurs jours formidables.

Les personnes avec qui nous avons discuté ont confirmé qu'El Remate fait figure d'exception, notamment par la conscience environnementale de sa population et la volonté politique de limiter le développement du village pour privilégier leur qualité de vie. En effet, si l'on prend l'exemple au Mexique de Tziscao on voit qu'un environnement privilégié ne fait pas tout. Ce village est aussi situé dans une réserve protégée au bord d'un lac magnifique. Pour autant, l'eau est polluée par les habitants (ils y font leur toilette, lessives, nettoyage de voiture...) et malgré la volonté de quelques uns il semble très difficile de changer les mentalités. Résultat: le lieu n'est pas mis en valeur et risque même de se dégrader.

Aujourd'hui pour El Remate, le risque est que les habitants succombent aux sirènes des promoteurs qui souhaitent s'implanter dans la région, et vendent leur propriétés. Affaire à suivre mais on espère que ce petit village d'irréductibles résistera encore et toujours aux envahisseurs.

1 commentaire:

elmateo a dit…

joyeuse santo valentino mes chéris :)